Amis, et plus si affinités. PV Nick Williams

"Notre père qui est aux cieux,
Que ton nom soit sanctifié,
Que ton règne vienne,
Que ta volonté soit faite,
Sur la Terre comme au ciel,
Donnes nous aujourd'hui notre pain quotidien,
Et pardonnes nous nos offenses,
Comme nous aussi nous pardonnons,
A ceux qui nous ont offensé ..."
Je ne pus continuer de peur de mentir au "Dieu" (s'il existe).
Comment pourrais-je pardonner ?
Comment ?
Oui, j'étais dans cette vielle chapelle londonienne, très belle bâtisse, j'adorais m'y recueillir, et surtout réfléchir... Réfléchir.
Mon cher Lucas aurait surement aimé que je m'abandonne à cette habitude religieuse.
J'avais les yeux fermés et récitais cette prière dans ma tête.
Ayant mis fin à cette méditation, je relevais la tête et fixais la statue de cire qui se dressait devant moi, du moins à proximité.
C'était la vierge Marie portant à son bras le petit Jésus, elle fixait l'inconnu, l'infini. Le petit Jésus, lui, était couvert d'un unique linge, c'était un simple bambin, un de ceux que je ne supporte plus. Il regardait sa mère en pleurant. J'aurais aimé être une statue, façonnée par un être humain qui aurait créé la femme de sa vie, la plus belle à ses yeux (en l'occurrence, moi).
J'avais beaucoup réfléchit depuis quelques mois déjà à ce que je ferais de ma vie, et c'est pour cela que je voyageais presque tous les jours dans le monde inconnu pour beaucoup de la religion; je réfléchissais si je devais essayer d'oublier. D'oublier ce qui est arrivé. Certe, lui, je ne l'oublierais jamais, je n'oublierais jamais son visage, ses lèvres sur les miennes, son corps sur le mien, son odeur, la douceur de ses cheveux, le bleu de ses yeux... Tout ce qui était de lui était parfait, je ne lui trouvais aucun défaut, aucune imperfection, je l'aimerais je pense toute ma vie. Quand je dis que je veux oublier je veux dire que je veux juste "passer à autre chose", penser à autre chose du moins, me faire de nouveaux amis, peut-être une nouvelle garde-robe, un nouvel avenir, sans lui... Je pense que c'est ce qui est le mieux pour moi, ce qu'il aurait aimé.
Je sortis de mes pensées et tournais la tête afin d'examiner la salle hantée par une ambiance froide. Tout à coup, je vis un visage qui m'interpela, je l'examinais alors plus en détails, et je reconnus enfin la personne. Elle me fixait s'étant aperçue que je l'observais depuis quelques secondes déjà, elle baissa les yeux et fit volte face. Je lui courus après et lui attrapais le bras, quand elle se retourna, elle parut surprise de mon entrain à lui adresser la moindre parole, c'était (comme je la surnommais) "la tueuse", je pense que vous avez deviné, c'est la fille qui était sur le deux roues avec Lucas, celle qui pour moi est la responsable de sa mort. Elle se tenait là, et me fit un sourire.
_"Euh... Bonjour ! Dit-elle.
_Bonjour, qu'est ce que tu fais là ? Lui demandais-je d'un air méfiant.
_ Je viens ici tout les Mardis depuis quelques semaines pour prier et demander pardon... se lamenta-t-elle.
_Moi je viens tout les jours et je ne t'ai pourtant jamais vu.
_C'est exact, mais je ne viens pas à la même heure que toi... En fait j'attends tout les mardis que tu partes pour entrer mais aujourd'hui je ne t'avais pas vu.
_Ecoutes, je pense avoir assez réfléchis comme ça, je crois que Lucas préférerait que l'on se pardonne, et je veux faire ce que préférerait Lucas, donc... J'ai décidé de te pardonner.
Un grand sourire fendit son visage, elle avait l'air à la fois étonnée et ravie de ma prise de décision.
Nous parlâmes quelques temps puis je devais partir, alors je sortis de cet endroit lugubre et partis avec la conviction d'avoir pris la bonne décision. Ma vie devait reprendre son cours, même si jamais je ne l'oublierais.